Le conseil municipal du 11 avril est donc revenu longuement sur les affaires financières de la commune, sur la présentation du compte administratif 2010 (ce qui a réellement été réalisé en 2010) et sur le budget 2011.
Le Maire a présenté un compte administratif présentant un déficit de 296 000 euros sur sa section de fonctionnement. Mais comme l’a dit l’ancien Maire, « les chiffres sont têtus » et il n’est pas inutile de revenir sur l’analyse de cette situation.
La municipalité assume ce résultat, mais comme l’a précisé Richard Jacquet, ce résultat n’est pas une surprise. Questions d’avenir n’a eu de cesse durant le mandat de Dominique Jachimiak de pointer la hausse vertigineuse des dépenses de fonctionnement de la collectivité.
Le mécanisme est simple : des dépenses qui augmentent plus vite que des recettes, un écart qui se réduit d’années en années pour aboutir au déficit que nous connaissons aujourd’hui, c’est l’effet ciseau.
Il est possible de tout entendre mais l’ancien Maire de manque pas de toupet !
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Dépenses de fonctionnement | 46.4% soit 6.63% par an | 18.7% soit 6.23% an |
Le compte administratif 2010 fait apparaitre l’achat et la vente de la rue Morel Billet pour réaliser l’opération de logement en cours avec la Siloge. Ce chiffre fausse l’augmentation réelle des dépenses de fonctionnement qui est donc la suivante :
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Dépenses de fonctionnement | 46.4% soit 6.63% par an | 10.2% soit 3.40% an |
L’analyse plus détaillée est tout aussi parlante :
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Charges à caractère général | 36.5% soit 5.21% par an | 24% soit 8% an |
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Dépenses de personnel | 89% soit 12.71% par an | 10.5% soit 3.5% an |
C’est sur les charges à caractère général que les élus ont décidé de faire les économies les plus importantes, même si cette augmentation s’explique par la mise en application des mesures annoncées pendant la campagne et qui correspondent à de nouveaux services pour les habitants :
- Mise en service du Tremplin qui montre chaque jour son utilité pour les habitants
- Renforcement de la Police Municipale qui avait été abandonnée
- Création de nouveaux services (jeunesse et vie sociale et animation et vie locale)
Concernant les dépenses de personnel, les chiffres expliquent la position de la municipalité de ne plus systématiquement remplacer poste pour poste mais prendre le temps de clarifier l’organisation de la collectivité avant de procéder à de nouveaux recrutements.
La municipalité actuelle s’est donc engagée depuis 3 ans dans une analyse de fond des dépenses de la collectivité qui n’a pas encore porté ses fruits. Car il ne s’agit pas de mettre en pansement sur une jambe de bois mais d’inverser durablement la tendance, c'est-à-dire de se limiter à des augmentations raisonnables qui doivent correspondre à l’augmentation du coût de la vie.
Coté dépenses, il a été indiqué l’effort réalisé dans tous les secteurs d’activités de la commune, une mise en concurrence systématique des fournisseurs et la renégociation entamée de tous les contrats de la ville. Pour exemple, en 2010, les contrats d’assurance ont fait l’objet d’une analyse attentive, une procédure longue qui permettra à la ville d’économiser près de 200 000 euros en 5 ans.
Sur le front des recettes, il convient d’être prudent, tellement la situation des collectivités locales est précaire en raison de la réforme voulue par l’Etat. La ville a donc misé sur une stagnation de ses recettes et toute bonne nouvelle, s’il y a, viendra renforcer le résultat de l’exercice 2011.
Sur le même principe, regardons les recettes du mandat de l’ancien Maire et de l’équipe actuelle :
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Recettes de fonctionnement | 21.7% soit 3.1% par an | 11.5% soit 3.83% an |
La propriété de la rue Morel Billet apparaît également en recettes aussi il convient de retirer ce chiffre pour avoir une vue exacte :
| 2001 à 2008 | 2008 à 2010 |
Recettes de fonctionnement | 21.7% soit 3.1% par an | 4% soit 1.33% an |
L’augmentation des recettes sur le mandat précédent a été notamment due aux constructions massives de lotissements. Le Chêne jaunet, le Clos des Cerisiers ou le Clos de la Borde ont à la fois permis à la ville de toucher de la taxe d’habitation et de la taxe foncière en plus et à la fois d’augmenter le nombre d’habitant et de toucher une dotation de l’Etat plus importante.
Mais les chiffres, la aussi, confirment « l’effet ciseau » décrit auparavant : des dépenses qui augmentent plus vite que des recettes.
| Augmentation des dépenses | Augmentation des recettes |
2001 à 2008 | 6.63% par an | 3.1% par an |
2008 à 2010 | 3.40% par an | 1.33% par an |
C’est à la lumière de ces éléments que le budget de la commune a été voté avec un triple objectif :
- La maitrise du budget de fonctionnement de la ville
- La poursuite des investissements sur la commune (nous y reviendrons dans la semaine)
- Le maintien des taux d’imposition
L’opposition de son coté n’aura eu de cesse tout au long de cette soirée de fustiger le Maire et son équipe dénonçant tantôt l’augmentation des dépenses, tantôt les économies souhaitées en 2011. Une seule solution que l’ancien Maire a bien fini par avouer : l’augmentation des impôts qu’il a confirmé s’il devait reprendre les rênes de la ville !